Une nouvelle opinion de l'Evangile
                
         

                                                                                                                                        
Un nouveau regard 
par Antoine de Kok

Depuis la venue du Christ sur la Terre et son ascension au ciel, environ 2000 ans se sont passés. Il est bon de jeter un œil bienveillant mais critique sur les péripéties du christianisme durant toute cette période. 

Dans cet article n’existe aucune intention à critiquer notre Église. De tous les événements et tous les développements on peut dire: tout ça était inévitable. Mais maintenant c’est le temps pour réfléchir et de tirer des leçons du passé. La sainte Esprit ne cesse pas à guider et conseiller l’Église!

De nouvelles évolutions se sont-elles produites qui permettraient de renouer avec le sens fondamental des paroles d'origine du Christ? Y a-t-il des opportunités pour continuer à faire évoluer le christianisme naïf des origines vers une véritable maturité qui donnera son plein sens au message de l'Evangile?

La réponse ne peut être qu'affirmative. Lorsque le Christ est venu sur Terre, l'humanité avait atteint la limite de ce qu'elle était capable d'atteindre avec les moyens que la nature avait mis à sa disposition. L'homme avait raffiné sa pensée et son savoir jusqu'à l'extrême - surtout les Grecs - et avait une conception et une connaissance très claire de la façon dont l'Univers était organisé et agissait sur la société de l'époque. Il y avait, en outre, une civilisation très impressionnante, avec de l'art et de la culture, un système juridique et politique très développé, et surtout des langues très évoluées.

La science aussi avait déjà fait un bon bout de chemin. Mais malgré tout, l'humanité se trouvait dans une impasse, le nez devant un mur où tout progrès s'arrêtait. Désormais, il s’agissait de jouer au plus fort, de subjuguer l'autre, de régler les anciennes querelles, de concourir pour la maîtrise du monde, mais il n'y avait plus de vrai progrès dans la société. "Homo homini lupus" : l'homme restait un loup pour l'autre.

Les temps étaient enfin mûrs pour que Dieu se révèle à l'Homme par l'avènement de Jésus-Christ sur Terre. Les Hébreux en avaient déjà eu un avant-goût : pendant mille ans (mais que sont mille ans comparés à l'âge de l'humanité estimé à environ 1.500.000 d'années) ils avaient reçu des signes de Dieu par l’intermédiaire de leurs prophètes. Mais ces signes n'avaient qu'un caractère préparatoire, dans l'attente du grand événement.

Ces signes préparatoires avaient aussi un caractère répressif. Dans la plupart des stades primitifs de l'évolution de l'humanité, les signes divins avaient plutôt pour effet de brider l'homme dans son évolution. Pensons par exemple aux notions de péché, de pénitence, de pardon, de punition, de châtiment, etc…

Aux temps primitifs, la famille cellulaire était la plus petite unité sociale, avec le père à la tête, le clan ou la tribu étant composé d'un certain nombre de ces unités. Parmi elles, on choisissait un chef, qui – tout comme le père – dictait les règles. Celui qui ignorait ces règles se voyait attirer les foudres de "l'autorité". Ainsi, chez certains peuples, il y avait la coutume de condamner à mort et d'exécuter ceux qui arrivaient en retard pour les grandes réunions de tribus. Lorsque, plus tard, l'homme a commencé à développer la conscience qu'il existait des forces invisibles supérieures à lui, forces auxquelles on a donné le nom de "dieux", ces derniers ont, en partie, pris sur eux le rôle d'exercer la répression. Dans la vie publique, le respect des règles était maintenu par la force, mais dans la vie privée, la désobéissance menait au sentiment de culpabilité ou de péché, car le Dieu invisible voyait tout et punissait tout ce qui constituait un écart à la norme. Toutes les choses pour lesquelles on n'avait pas d'explication, telles que les maladies, la mort, les catastrophes naturelles, etc. étaient la conséquence d'une désobéissance. Le dieu était un chef suprême capricieux, et l'homme était contraint par le ou les dieux de se tenir à carreau. C'était l'époque où la magie et la superstition régnaient en maîtres, résultat de la peur de l'inconnu qui entourait l'homme et du fait de ne pas savoir et de ne pas comprendre.

Au temps d'Abraham, l'histoire de l'humanité avait déjà traversé un processus de civilisation vieux de plusieurs millions d'années.

Au cours des mille dernières années de cette histoire, les Juifs se sont distingués par leur concept monothéiste, selon lequel il n'existe qu'un seul Dieu, créateur de tout, et auquel l'Homme doit rendre des comptes. En même temps, l'Homme avait aussi beaucoup à attendre de Lui.

Avec tout le bien que les Juifs ont fait à l'humanité grâce à leur monothéisme, ils ont malheureusement aussi mis sur le dos des hommes le lourd fardeau de toute une culture de péché, de culpabilité, de pénitence, de châtiment qu'ils avaient héritée de leurs ancêtres et qu'ils nous ont sagement transmise, en y rajoutant encore un peu au passage. Ainsi, selon eux, toute l'humanité serait frappée par le péché originel commis par le "premier couple", qui du reste n'a jamais existé. Ce que le Livre de la Genèse nous raconte est certes une merveilleuse histoire sur la création de la terre et du premier homme, mais c'est pure invention, car personne n'a pu être témoin de l'origine de l'humanité, et un récit aussi détaillé n'a sûrement pas été dicté par Dieu à Moïse ou à tout autre auteur de la Genèse. Dieu a bien créé l’univers et l'Homme, mais pas comme nous le raconte ce récit.

Les Juifs nous ont donc laissé en héritage un tas d'inepties qui, par la suite, n'ont pas été perçues comme telles par les chrétiens. Ainsi, Jésus serait venu sur Terre pour nous délivrer d'un péché originel qui n'existe pas. Ce qu'il y a à comprendre, c'est plutôt que Jésus, par sa mort sur la croix, nous a prouvé que son engagement était entier, et que par là, il a voulu nous montrer que quiconque est prêt à s'en remettre à Dieu et à la Providence, est capable de tout. Heureusement, au-delà de cette histoire invraisemblable de délivrance du péché originel (voir infra), toutes les Eglises chrétiennes reconnaissent le fait que le Christ nous a donné des informations que nous connaissons sous le terme de "Révélation", et ces informations-là sont très pertinentes. Cette idéologie est la quintessence de ce que le Christ nous a laissé.

En quoi consiste au juste cette Révélation? Très simplement : Jésus nous a parlé de Dieu qui est notre Père, et du Royaume de Dieu. Les paroles, les exemples et les explications de Jésus à ce propos peuvent être considérés comme "l'idéologie du christianisme". Notons que selon Matthieu, Jésus parlait du Royaume des Cieux, alors que selon Marc et Luc, il parlait du Royaume de Dieu, mais dans les deux cas, Jésus parle d'un Royaume purement idéel :

Et on ne dira pas : "Voici : il est ici ! ou bien : il est là !" Car voici que le Royaume de Dieu est au milieu de vous. (Lc 17, 21).

L'idéologie du christianisme fit également comprendre que, certes, il n'y a qu'une seule véritable loi naturelle, chargée de préserver l'individu et l'espèce humaine, mais qu'avec le Christ, cette loi perd son caractère absolu, ou plutôt : le caractère absolu et contraignant de cette loi doit être considéré comme étant aboli au sein du Royaume de Dieu – donc pour tous ceux qui y sont entrés.

Ainsi, dans sa théorie sur l'amour du prochain, Jésus a montré que le vrai chrétien n'est plus l'esclave de son ego et que, par le Christ, l'homme a accédé à sa véritable liberté. Autrement dit : le Christ est venu abolir, ou du moins briser cette loi naturelle et universelle à laquelle tout et tous étaient soumis. Plus concrètement encore : il est venu nous enseigner que l'instinct de protection de soi, génétiquement ancré dans chaque être humain, n'est pas une chose absolue, mais que l'on peut s'en affranchir.

La loi naturelle ne vaut pas uniquement pour l'homme : la nature toute entière y est soumise. Les plantes se tournent vers la lumière, et chez les animaux, la protection des intérêts individuels guide tout. Ainsi, dans certains pays tropicaux, on attrape les singes avec des calebasses justes assez grandes pour que le singe puisse prendre les cacahuètes qu'on met dedans. Même en voyant arriver les chasseurs, le singe ne lâchera pas sa nourriture pour libérer sa main et se sauver.

Ce principe du "moi d'abord", a priori destiné à sauver la vie et à protéger l'espèce, est la cause de beaucoup de mal dans le monde et est très proche de ce qu'on a appelé le péché originel. Détourné de sa fonction primitive, il mène à l'enrichissement de soi au détriment de l'autre. A petite échelle, c'est léser l'autre dans ses intérêts, mais dans les cas graves, il s'agit de vol, de corruption ou d'autres délits plus graves encore.

Lorsqu'un homme dit à sa femme : "Je ne t'aime plus, je veux divorcer", c'est également une conséquence de ce principe. Si un(e) partenaire, après une infidélité de l'autre, lui dit : "Moi aussi je veux vivre, je n'ai pas envie d'être tout le temps collé(e) à toi", c'en est encore un exemple. De même lorsque des parents maltraitent leurs enfants par manque d'amour.

De tout l'Evangile, les paroles de Jésus sur le Royaume de Dieu sont les plus belles, les plus émouvantes, mais aussi les plus radicales. Quiconque accepte l'invitation du Christ se trouve déjà dans le "paradis". Ou presque, car il ne s'agit que d'un paradis terrestre. C'est peut-être cela que le Christ a voulu dire lorsqu'il parlait du Royaume de Dieu.

Comment peut-on entrer au Royaume de Dieu? En ayant le courage de relever le défi que Jésus nous lance.

"Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît." (Mt 6, 33)

Mais il faut bien des sacrifices pour y entrer, à savoir : radicalement renoncer à sa quête du bonheur personnel et accepter de s'en remettre à la Providence, car c'est d'elle que dépendra si – et dans quelle mesure – le bonheur nous est accordé. Mais lorsqu'il nous arrive, c'est un bonheur plus grand et plus épanoui qu'on n'aurait jamais pu imaginer.

Qui veut en effet sauvez sa vie la perdra ; mais qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera. Çela parait angoissant et épouvantable, mais ce n’est pas du tout comme ça. (Mt 16, 25)

Çela parait angoissant et épouvantable, mais ce n’est pas du tout comme ça. Cette decision firme ouvre une nouvelle phase dans ta vie du vrai amour, de joie et de bonheur. Jésus le dit clairement à plusieurs reprises :

Voilà pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?

Regardez les oiseaux dans le ciel : ils ne sèment, ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas plus qu'eux?

Et du vêtement, pourquoi vous inquiéter ? Observez les lis des champs, comme ils poussent : ils ne peinent ni ne filent.

Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. Que si Dieu habille de la sorte l'herbe des champs, qui est aujourd'hui et demain sera jetée au four, ne fera-t-il pas bien plus pour vous, gens de peu de foi ! Ne vous inquiétez donc pas en disant : Qu'allons-nous manger? Qu'allons nous boire? De quoi allons-nous nous vêtir? Ce sont là toutes choses dont les païens sont en quête. Or, votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez d'abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. (Mt 6, 25-33)

Et ce qui suit est également d'une importance cruciale :

Dans vos prières, ne rabâchez pas comme les païens : ils s'imaginent qu'en parlant beaucoup ils se feront mieux écouter. N'allez pas faire comme eux ; car votre Père sait bien ce qu'il vous faut, avant que vous le lui demandiez. (Mt 6, 7)

Ce qui est tragique, c'est que le christianisme n'a jamais su saisir la vraie valeur de ces paroles ! Pour Jésus, elles avaient une portée radicale :

Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi, et celui qui ne rassemble pas avec moi disperse.

Et plus loin :

Alors Jésus dit à ses disciples : "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. Qui veut en effet sauvez sa vie la perdra ; mais qui perdra sa vie à cause de moi la trouvera. (Mt 16, 24-25)

C'était une chose lourde de conséquences pour le christianisme que d'avoir vu dans le Christ essentiellement un aimable bienfaiteur venu prêcher l'amour que l'homme doit avoir pour Dieu et pour son prochain, et plus particulièrement pour ceux qui sont moins bien lotis. Le pauvre occupe une place importante dans l'Eglise. Par conséquent, "être catholique" a toujours été une occupation assez passive, sans grand engagement. On était baptisé, on allait régulièrement à l'église écouter le sermon du curé et on était aimable et gentil avec la famille, les amis, les voisins, les relations. Mais le lundi matin, on redevenait le petit diable d'égoïste.

Ce n'est pas du tout cela que le Christ est venu nous enseigner – les paroles de l'Evangile citées plus haut sont là pour nous le rappeler. L'amour pour le pauvre n'était pour Jésus qu'un exemple, non pas un but en soi, tout comme le fait d'être aimable et gentil envers son prochain sans trop se mouiller n'était pas non plus ce qu'il a voulu nous enseigner.

Qu'est-ce que Jésus attend de nous au juste? L'engagement radical de le suivre comme un disciple et la ferme intention de s'abandonner désormais entièrement à la Providence.

Pour ceux et celles qui s'engagent radicalement et choisissent librement et en toute connaissance de cause d'être des disciples du Christ, une vie délicieuse les attend. Finies les angoisses et les dépressions, terminés la jalousie et le mécontentement, sentir toujours la présence de quelqu'un qui vous aide, cet "ange gardien" comme l'appellent les enfants, mais qui n'est autre que la Providence divine. Dans le malheur et les catastrophes, il y a toujours Dieu qui nous vient en aide avec la grâce de Son secours. Plus de mariages cassés ou de couples malheureux autour de nous, ni d'inquiétude pour l'avenir de son propre mariage.

Au sein de familles heureuses, les parents n'auront jamais de problèmes sérieux avec leurs enfants, et entre ceux-ci, il y aura toujours une bonne entente, jusque dans la vieillesse.

Des catastrophes, comme la perte soudaine de son emploi par exemple, ne se produiront pas ou trouveront très vite une solution sous la forme d'un emploi retrouvé. Ou encore, la Providence apportera au bon moment la bonne solution.

On peut continuer ainsi à citer des exemples ; le fait est que, pour le véritable chrétien, la vie est une longue période de vacances sur terre, et non pas une "vallée de larmes" comme on nous a si souvent fait croire.

Hélas, les malentendus sur le Royaume de Dieu durent depuis trop longtemps. Notre Eglise et toutes les Eglises qui en sont issues n'ont toujours pas compris le vrai sens de la Révélation. Qu'en ont-elles fait? A quoi un théologien ou un séminariste ayant reçu une formation théologique pense-t-il lorsqu'il se réfère au Royaume de Dieu?

L’interprétation traditionelle du Royaume de Dieu est-elle correcte? Non, car elle ne témoigne nullement du fait que les intentions de Jésus-Christ telles qu'elles ressortent de ses paroles ont été comprises. C'est la vieille interprétation de la Révélation de Dieu aux hommes dans l'esprit de la théologie juive traditionnelle du péché et de la délivrance : "le peuple qui attend un Messie pour le délivrer du mal". Si délivrance il y a, ce n'est pas du péché originel que le Christ est venu nous délivrer, mais de la doctrine juive et de son carcan de lois. Et de tous les atavismes et coutumes des temps primitifs.

A propos du péché originel ou de la faute d'Adam, dans aucun des quatre Evangiles Jésus n'a mentionné une seule fois les notions de chute, de paradis, de serpent, d'arbre de la connaissance, d'expulsion du paradis, de péché originel etc. Il n'a même jamais prononcé les noms d'Adam ou d'Eve !

Soyons clair sur ce point : toute société a besoin de lois et de normes pour la bonne marche des choses, mais au sein du Royaume de Dieu et au sein de l'Eglise, ce besoin de légiférer n'est autre que nier les idées que le Christ défendait.

Prenons le baptême. Quelle est la véritable signification qui se cache derrière le fait de baptiser un nouveau-né? Non pas cette croyance pseudo-mystique de l'enfant dont l'âme est désormais marquée pour l'éternité par le signe de Dieu, ni le fait que, par cet acte, l'enfant est accueilli dans la communauté de l'Eglise (administrativement oui, bien sûr). Cela signifie tout simplement que les parents s'engagent et promettent d'éduquer l'enfant comme un chrétien, le préparant de manière à ce que l'enfant puisse rencontrer lui-même le Christ dans l'Eucharistie lorsqu’ il fera sa première communion quelques années plus tard.

Encore plus tard, l'enfant recevra le sacrement de la confirmation et confirmera lui-même ce que ses parents ont promis à sa place (et ont pu réaliser, comme il faut l'espérer).

Depuis environ 1900 ans, l'Eglise a entièrement mis l'accent sur le christianisme comme "religion", avec son ensemble de formalités, alors que Jésus s'est justement insurgé contre tout ce formalisme. Face à une théologie basée sur le dogme moral, conçue pour enserrer les êtres humains dans le carcan d'une éthique élaborée jusqu'au moindre détail, Jésus a opposé la simplicité de son commandement :

Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi? Jésus lui dit : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit", voilà le premier et le plus grand commandement. Le second lui est semblable : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." A ces deux commandements se rattache toute la Loi, ainsi que les prophètes. (Mt 22, 36-40)

Cela signifie que, dans ce commandement suprême énoncé par le Christ, tous les autres commandements et interdictions sont compris et se trouvent résumés. De même, les Dix Commandements sont de ce fait non pas rendus obsolètes, mais intégrés dans le grand commandement de l'Amour. Comment, dans une situation donnée, dois-je agir ou ne pas agir vis-à-vis de mon prochain dans l'esprit du Christ. J'enfreins la loi de l'amour du prochain si je le tue sans aucune raison, si je le/la trompe comme époux ou épouse, si je mens devant la justice ou en dehors de celle-ci, si je fais un faux serment ou si je vole les biens d'autrui.

Sur le fait que l'Eglise a totalement dénaturé le sens du texte juridique d'origine du sixième et du neuvième commandement – à savoir "Tu ne commettras point d'adultère" ou "Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain" (Exode 20, 14) en le substituant par "Tu ne feras pas d'impureté", ce qui n'est pas du tout la même chose – il y aura de quoi dire aussi. De même que sur les conséquences énormes de cette mystification sur la vie les gens, et surtout des jeunes gens, même si cela a été fait avec les meilleures intentions !

Désormais, l'amour de Dieu et du prochain devra être le seul critère sur lequel fonder nos actions. Pour la même raison, le "commandement de l'Eglise" d'aller chaque dimanche à la messe tombe sous le commandement de l'Amour. En effet, qu'y a-t-il de plus beau que de recevoir le Christ chaque dimanche dans l'Eucharistie afin de le rencontrer personnellement et de le remercier pour tout le bien qu'il nous donne et que nous ressentons, et d'éprouver la chaleur de tous ceux qui partagent nos sentiments? Que nous contribuions par cela à renforcer les liens entre les fidèles d'une même communauté de croyants n'est que pur bénéfice.

Ainsi, le recentrage de l'Eglise sur le message apporté par la Révélation et sur l'idéologie de Jésus-Christ telle qu'Il nous l'a transmise doit nécessairement mener à un nouvel enthousiasme pour la bonne cause. Ce que le Christ nous a montré et nous a laissé est tellement exceptionnel que nous n'aurons jamais fini d'en parler. Cette nouvelle prise de conscience pourrait donner un nouvel élan à l'Eglise, et notamment aux jeunes.

On a l'impression que les évolutions de ces 50 dernières années ont eu lieu au su, voire avec l'approbation de la Providence, que celle-ci a même délibérément déclenché une tempête qui a traversé l'Eglise, tempête ravivée encore par les idées des modernistes qui, animés par les meilleures intentions, ont malheureusement cherché dans la mauvaise direction pour trouver des solutions afin de calmer les esprits.

Espérons qu'avec le présent texte, la nouvelle vision sur ce que le Christ nous a laissé comme idéologie sera comprise et prise au sérieux. Alors, un nouvel enthousiasme pourra naître au sein de l'Eglise, en particulier dans les rangs de la jeunesse, déjà très éloignée des interprétations anciennes, voire sclérosées d'une certaine conception théologique qui est encore en vogue dans l'Eglise. Alors, les prêtres gagneront à nouveau l'estime et le respect qu'ils méritent par leur statut. En outre, on pourra s'attendre à un grand nombre de nouvelles vocations sacerdotales.

C'est le moment idéal pour l'Eglise de prendre un nouveau départ. Ce nouveau départ ne sera réellement possible qu’à condition que l'Eglise se remette en question au sujet des paroles que le Christ lui-même a dit, paroles qui n'ont jamais été vraiment prises au sérieux, car le temps n'était pas encore mûr pour cela.

La formation des prêtres devra, elle aussi, être complètement remodelée, car l'aspect intellectuel et scientifique du lourd programme théologique et philosophique des formations actuelles produit avant tout des fonctionnaires sans véritable passion (heureusement qu'il y a des exceptions), éloignés des fidèles de leur paroisse.

En prenant un nouveau départ, l'Eglise aura enfin l'occasion de réaliser les paroles suivantes : "Envoie ton Esprit, et tout sera créé ; et Tu renouvelleras la face de la terre!"

révision:  1 septembre 2014.

merci pour votre commentaire et  suggestions 
email à  tdekok@xs4all.nl.